Les Merdistes

                                                                                                    Réminiscences d'une visite au Palais de Tokyo


Le Con Con Bre

Qui suis-je ? Je pourrais peut-être vous dire naïvement que « Je suis un jeune artiste merdiste brésilien... » Mais oublions ces propos vides. Ça ne vous dit rien ! Tout le monde est potentiellement un artiste merdiste ! Je ne suis plus un homme comme les autres, je suis plutôt un rêve délirant ! Je suis une idée fragile ! Un mouvement perpétuel ! Mon élan sincère produit des œuvres misérablement merdiques. Je suis en effet bien taillé pour l’art contemporain que je veux critiquer. Cet art contemporain que je souhaite voir surpassé par les artistes de l’avenir. Bien sûr, on peut trouver quelques œuvres d’art intéressantes aujourd’hui. Elles sont bien cachées au tréfonds du désert contemporain. Hélas ! La plupart n’est que des vides répétitions, des fraudes péniblement passables. On vit le temps de rien ! Vive le temps de rien ! Il ne durera pas pour toujours. Marchons, les enfants ! Marchons ! 

J’ai un rêve ! Imaginez... Imaginez un jour où l’art sera plus que forme vide et hasard heureux. Où l’expression aura contenu et la vie deviendra à nouveau pleine de sens. Le jour où les gens récupéreront le droit de rêver et de vivre ses rêveries. Où les artistes arrêterons subitement de ne parler qu’à eux-mêmes et se retournerons soudain vers le public. Pas pour l’agresser ou l’escroquer, mais pour dialoguer avec lui. Certains me diront peut-être trop romantique. Je ne suis pas d’accord. Est-il fou celui qui ne croit pas à la fin de l’histoire, à la mort de l’art ? Est- il fou celui qui ne veut pas vivre comme un automate ivre dans la métropole abrutissante ? Le sentiment de manipulation, de fraude généralisée angoisse nos cœurs, révolte nos sens. On voit partout les signes d’une colère sourde qui se réveille. Même au sein de l’art contemporain le consensus s’effondre. Nous n’avons plus rien à perdre. Rêveurs du monde entier : Unissez-vous !


Le Précieux d'Orient

Né d’une famille Aristocratique, dans le cocon doré du sein familial, J’ai suivi depuis ma plus tendre enfance une formation classique dans les Sept Arts Libéraux. Au fil des années que je passais dans l’ambiance  sirupeuse du manoir familiale j’ai décuplé mon intérêt pour la chimie et la biologie,  y voyant le reflet de l’ordonnancement divin.
Je me rappel mes idylles de jeunesse dans les jardins français de mes oncles, et les épisodes de craintes succinctes mêlées de fascination que m’infligeaient les tableaux occultes qui occupaient certains recoins obscures de leur pavillon dans la Creuse.  Je pense que c’est durant ces séjours que c’est forgé mon obnubilation pour les escaliers en colimaçon.
A l’âge de 17 ans j’ai vécut un profond traumatisme lors de la mutation de mon père qui m’arracha de mon socle natal. Moi et ma famille avons du changer d’hémisphère pour rejoindre mon père en poste en Indonésie. La confrontation avec la sagesse millénaire des traditions orientales  à forgée ma conviction intime que l’art se devait de décrire une révolution autour du pilier que constituait le divin agencement du cosmos. Un voyage initiatique dans les contrées Australes à finalisé l’Homme que j’étais déjà devenu. J’ai compris là-bas la puissance créative que chacun peu acquérir en voyageant dans ses vies antérieures.
De retour en Europe pour finir mes études j’ai été frappé par les affres égotiques de nos concitoyens et la terreur perfide qui semblent enchainer chaque parcelle de l’âme créatrice des nouveaux artistes, faux prophètes de l’Art, ce feu sacré censé libérer les hommes.
La rencontre de Con Con Bre, par un coup du Sort, Œdipe moderne d’un monde globalisé,  m’a ouvert les yeux sur le nouvel horizon qui s’ouvrait aux penseurs et défenseurs du classicisme le plus pure, Le MERDISME.





Moi, Précieux d’Orient,
Déclare ici mon allégeance au Merdisme,
Le dernier mouvement de l’art, 
Le denier gémissement du cadavre angélique d’un sbire gouailleur,
Le dernier rictus d’une prose déconstruite et pervertie,
L’ultime râle d’une amibe morte de s’être trop goinfré du cosmos tout entier,
Je vouerai les quelques moments qui me sont laissés par le monde,
Entre quête puérile et cupidité pécuniaire,
Pour disséquer les ailes de cet art bourdonnant, punaisées au canevas dans un cadre doré.

Précieux d’Orient



   La Folie Folle: ma pensée!
   
  Le merdisme est un mouvement d’avant-garde, transversale, critique et récréatif des toutes les arts contemporaines qui, en refoulant la signification de leur propre art dans une production esthétique du marché contemporain, ont perdu leur objet primaire: l’art! Le merdisme propose “l’art qui s’oublie” ou le “jamais vu” devient le medium de retour et récupération au plus primitif et créatif objet auquel l’être humain a dû se séparer: la merde. La merde: une création authentique sans marché et sans formes préétablies; une création qui appartient à tout le monde car spontanée et ouverte à toutes les formes de connaissance et expression personnelle. La récréation de l’art est alors possible par ses origines “merdiques”: un processus créatif biologique qui nous permet de bouger à la vie comme à notre art de façon libre et inconditionnée face aux autres arts qu’on appelle encore contemporaines: merde!


      
   Les Trois Frères Nains de Berlin     

           Ces trois petits génies ont été rencontrés enchainés près du Berliner Dom dans un grénier sale à demi-effondré. Dans ce coin obscur ils ont été obligés pendant plusieurs années à faire des copies des grands chefs d'oeuvres de la peinture occidentalle du XVIIIème siècle. Liberés à peine de leur terrible prison ils sont venues bientot rejoindre le merdisme. Dernier espoir du monde ruiné.



          Quichotte ou El Caballero de la Triste Figura

    Né(e) dans un dessert près de l’Afrique de l’Ouest, les couleurs ennuyeux du sable marron qui s’éteint jusqu’à l’horizon chez lui inspirèrent ce jeune homme à essayer de rechercher le sens de sa vie dans les formes contemporaines de l’art. Ainsi, parait-il que, à l’âge de cinq ans, il s’est rendu dans une galerie d’art pour réclamer certaine inspiration sur l’objet de sa vie. Profondément déçu par les résultats de ses prospections dans le monde de l’art contemporaine, il arriva à une conclusion très simple ; savoir : puisque l’être humain est défini par l’art, il est dépourvu de toute forme à priori. Or, puisque l’art contemporain est elle-même dépourvue de toute forme et tout est nommé art, l’être humain a perdu tout espoir d’obtenir une réponse aux questions fondamentales de la vie. Donc, lorsque l’art n’existe plus ou, pour mieux dire, existe en excès, il conclut que l’être humain a perdu toute possibilité d’existence. Effrayé comme jamais auparavant, il sut qu’il n’existait plus et peut-être qu’il n’avait jamais existé. Le 12 novembre 2012 à 18 heures et 12 minutes, il essayait de finir une existence qui était plus une existence en se laissant tomber du haut du trottoir en face de la Place Dauphine, côté Pont Neuf, quand il rencontra les apôtres du Merdisme. Depuis, sa vie a trouvé un nouveau sens.

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